A l’occasion des 20 ans du GEMME, les Assises Internationales de la médiation ont réuni plusieurs centaines de médiateurs au colloque sur
Les actes du colloque qui reprennent les remarquables interventions du colloque font l’objet de 3 livres publiés chez l’Harmattan :
– Médiation et institutions européennes ;
– Médiation, écologie, environnement, et intelligence artificielle
– La médiation sur les cinq continents, rêve ou réalité ?
Voici un extrait du troisième livre qui reprend mon introduction à la table ronde sur la médiation hors d’Europe :
Mesdames, messieurs, chers collègues médiateurs,
Les orateurs des conférences et des tables rondes précédentes, ont magnifiquement décrit et illustré les spécificités et les avances de la médiation en Europe, à l’occasion des vingt ans du GEMME, et nous leur en sommes tous reconnaissants.
Cependant, l’Europe ne représente que 10 % de la population mondiale. Pour élargir le débat, j’ai le grand honneur et la grande joie d’animer cette table ronde sur les pratiques de médiation dans le monde. Elle a été conçue et montée par le Conseil international de la médiation, fondé et présidé par notre chère Béatrice Brenneur, et sponsor de ces assises.
Je ne mentirais pas en disant que la médiation européenne s’est fortement inspirée de la médiation nord-américaine et notamment des Canadiens représentés ici par l’honorable Louise Otis. Avec ce demi-continent, nous restons cependant dans le monde occidental, dont l’anthropologie est très axée sur la liberté individuelle, marquée par la déclaration universelle des droits de l‘homme.
Même si elle commence à diffuser ailleurs, cette vision reste toutefois minoritaire dans le monde, sachant que la composante communautaire domine encore majoritairement en Asie, en Afrique, en Amérique latine et en Océanie. Pour nous en faire une idée, nous avons la joie d’accueillir ici Me Thi My Hanh Ngo Folliot d’Asie ainsi que Mohamed El Ghorfi d’Afrique du Nord, Félix Tobin et peut-être Michel Tchicaya d’Afrique Subsaharienne.
Comme nous l’expérimentons le 19 de chaque mois dans les palabres de la médiation agile menées en partenariat avec le CIM, nous avons besoin de cette ouverture des autres continents. Il importe en effet que la médiation sorte de l’aire des 10 % les plus riches qui détiennent 75 % des richesses mondiales, et qu’elle atteigne les milliards de personnes qui, en occident et ailleurs, n’ont pas les moyens de rémunérer un médiateur.
Place maintenant aux orateurs de la table ronde.