La situation internationale avec ses nombreux crimes la SEAM du 19 mars 2022 nous a permis de nous pencher sur la justice réparatrice et préventive dans des conflits entraînant mort d’hommes, de femmes et d’enfants.

Après un tour de table en présence de Khaled Miloudi, ancien détenu libéré après 22 ans de prison, est devenu un poète reconnu. Cf un des interview de sa vie, Thérèse de Villette, soeur Xavière, a partagé son expérience de la justice réparatrice à la MACA, la grande prison d ‘Abidjan, puis dans la ville de Douékoué, où les anciens criminels de guerre côtoyaient au marché les familles de leurs victimes. Cf son livre sur « La justice réparatrice. Une justice nouvelle enracinée dans la tradition africaine »

A sa suite, Claudine Figueira, présidente d’A coeur ouvert, http://justice-restaurative.fr/, a partagé sa passion pour la justice réparatrice avec le programme « Sycomore » dans les prisons françaises.

Dans les deux cas, la justice réparatrice prend la forme de sessions de groupe, accompagnée par des professionnels et des bénévoles formés, pour libérer la parole et permettre aux détenus, aux victimes et aux bénévoles de partager leur vécu, de découvrir leurs responsabilités respectives et celle de la société civile et de retrouver in fine leur commune humanité.

Un exercice proposé aux participants a permis à ceux qui le voulaient de découvrir les instincts de justicier, de victime et de criminel en eux. Voici quelques mots de la mise en commun qui a succédé à l’exercice :

  • Le passage à l’acte délictueux est aussi affaire de circonstances ;
  • Le temps guérit les blessures ;
  • Il faut lâcher prise ;
  • Ayant repéré mon instinct criminel, je me sens plus capable de le maîtriser ;
  • Avec du recul, on voit la vie autrement ;
  • Le simple fait de m’imaginer en prison a élargi mon horizon

Voici l’énoncé de l’exercice inspiré du Processwork, que nous avons effectué en binôme :

1.       Souvenez-vous d’un moment où vous avez été révolté(e) par une violence  subie de quelqu’un puis décrivez brièvement la scène  à votre partenaire 
2.       Retrouvez l’émotion que vous avez vécue et exprimez-la franchement à votre partenaire comme s’il était l’agresseur, en concluant par un geste mimant votre propre sentiment ;
3.       Imaginez que votre parole ou votre geste ait tué l’agresseur et que vous vous retrouviez face au juge. Que ressentez-vous ?  Dites une parole à votre partenaire qui incarne le rôle du juge et faites un geste pour vous défendre.
4.  Imaginez maintenant que vous êtes condamné pour 20 ans. Que ressentez-vous ?  Dites une parole à votre partenaire qui incarne le rôle d’un gardien de prison  et faites un geste qui l’exprime.
5.       Maintenant, imaginez que vous mourrez aussi et que vous rencontrez votre agresseur dans l’au-delà. Improvisez un dialogue avec votre partenaire qui serait l’agresseur dans l’au-delà. Concluez par un geste qui exprime votre sentiment.
6.       Après cette rencontre, détendez-vous  comme pour le repos éternel. Ensuite exprimez une parole à vos proches restés sur terre ? Traduisez cela par un geste.
10. Remerciez votre partenaire et prenez un moment pour noter ce qui vous a marqué dans cette scénette.